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Brian Boulanger (2004), PDG d’AB Process Ingénierie

Interviews & Parcours d'alumni

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19/03/2021

Après avoir participé à la création de Neoen et dirigé plusieurs entités, Brian Boulanger (2004) a décidé de se lancer dans l’aventure d’entrepreneur-repreneur.

En mars 2020, il a repris AB Process Ingénierie, une société de 40 salariés, 11M€ de chiffre d’affaires, basée en Bretagne et spécialisée dans l’automatisation et la robotisation de la fin de ligne (packaging, encaissage et palettisation).


Brian Boulanger (2004)


Comment s’est dessiné votre parcours après l’X ?

J’ai eu la chance - car il en faut - en trouvant mon premier emploi, d’arriver dans le cadre de la création d’une filiale (Neoen) au sein d’une entreprise existante (Direct Énergie) et de trouver un mentor en la personne de Xavier Barbaro (96). 

Premier employé recruté en externe au sein de cette nouvelle structure, j’étais chargé du développement des centrales solaires au sol. Il y avait tout à faire puisque nous partions de zéro ou presque et j’ai donc eu beaucoup de responsabilités. 30 mois plus tard, la première centrale solaire sortait de terre, marquant le début d’une belle success story pour Neoen. J’ai ensuite poursuivi chez Neoen mais dans un cadre international, en développant des centrales au sol au Portugal dans le cadre d’une co-entreprise avec Banco Santander. 

À la suite de mon expérience chez Neoen, qui a confirmé mon goût pour les petites structures agiles, j’ai souhaité reprendre les études, avec l’idée de me préparer à prendre la direction d’une BU (business unit) ou d’une PME. J’ai choisi de faire un MBA à l’lNSEAD entre Singapour et Fontainebleau. Le MBA m’a conforté dans mon projet de reprise et dans cette perspective, à la sortie, j’ai choisi de travailler aux côtés d’un chef d’entreprise, Yann Chevalier (2000), pour monter la filiale nord-américaine de la société qu’il avait créé, Intersec.

À la fin de cette mission, j’ai fait mon retour dans le groupe Neoen, en prenant la direction d’une filiale, Gensun, société de 45 personnes alors en difficulté, spécialisée dans la construction et la maintenance de centrales solaires photovoltaïques. Ça a été une expérience passionnante où j’ai eu l’occasion de redresser deux filiales, d’intégrer un concurrent pour constituer le numéro 3 de la maintenance Solaire en France et de lancer une activité en Amérique du Sud pour finalement piloter la vente de Gensun au groupe Ponticelli Frères. Au sein de ce nouveau groupe, j’ai travaillé deux ans sur le développement des activités énergies vertes, lançant notamment une activité de maintenance dans l’éolien terrestre.

Enfin, ressentant le besoin de retrouver une plus petite structure et du même coup de la liberté d’action, j’ai choisi de me lancer dans une aventure d’entrepreneur-repreneur en travaillant pendant 14 mois à la recherche d’une société à reprendre. J’ai donc quitté Ponticelli pour mener cette recherche aux côtés d’un fonds d’investissement, Trajan Capital, qui s’est spécialisé dans les opérations combinant transmission capitalistique et transmission managériale des PME. Cette association avec des professionnels de l’investissement m’a donné plus de confort dans l’analyse des opportunités, m’a permis d’être crédible financièrement quand je me suis présenté à des vendeurs, tout en me permettant de me positionner sur des sociétés de taille plus importantes que ce que j’aurais pu regarder seul. 

En mars 2020, après avoir étudié plus d’une dizaine d’opportunités, je reprenais, avec Trajan Capital comme actionnaire majoritaire, AB Process Ingénierie, alors société de 40 salariés, 11M€ de chiffre d’affaires, basée en Bretagne et spécialisée dans l’automatisation et la robotisation de la fin de ligne (packaging, encaissage et palettisation).


Quand et comment avez-vous commencé l’entrepreneuriat ?

Je ne suis pas un entrepreneur-créateur qui est le sens qu’on donne le plus communément au terme entrepreneur. J’ai choisi de me consacrer à d’autres formes d’entreprenariat, l’intrapreneuriat et la reprise de sociétés qui me correspondaient beaucoup plus. 

Sans que j’exerce de rôle de direction, ma première expérience a été une expérience d’intrapreneuriat. Au moment de la création de Neoen, nous avions des ébauches de documents juridiques qu’il a fallu structurer et confronter à la réalité du marché. Il a fallu convaincre des propriétaires terriens, des maires, des préfets, que malgré notre absence de références, nous étions les bons partenaires pour mener à terme leur projet de centrale solaire photovoltaïque.

Chez Intersec, il y a également une dimension intrapreneuriale à mon parcours puisque j’ai monté une filiale commerciale en Amérique du Nord en partant de rien.

Quand Neoen m’a confié la direction générale de Gensun, je suis devenu chef d’entreprise. Cela m’a permis de gagner l’expérience et la légitimité nécessaire pour devenir entrepreneur-repreneur.

Aujourd’hui, je vis la reprise d’AB Process comme l’aboutissement de ce parcours que j’ai construit depuis un peu plus de 10 ans. Je ne suis pas un entrepreneur né, j’en suis devenu un au fil de ces expériences.


Qu’est-ce que vos études à Polytechnique vous ont apporté dans votre parcours ?

À Polytechnique, mon rôle de Kessier, mon implication dans la section Rugby et diverses associations m’ont permis de confirmer mon goût pour la conduite de projets et la prise d’initiative. Je crois que c’est dans ce cadre que mon parcours d’entrepreneur a commencé à se dessiner.


Les projets pour l’avenir ?

Assurer le succès et la pérennité d’AB Process Ingénierie ! La reprise s’est faite le 17 mars 2020, premier jour de confinement. Malgré ce contexte un peu particulier, cette première année à la tête de la société laisse à penser qu’il y a beaucoup de belles choses à faire, puisque AB Process se porte bien : nous avons réalisé 20% de croissance en chiffre d’affaires et recruté une dizaine de collaborateurs en un peu moins d’un an.


Un conseil aux élèves qui souhaiteraient devenir entrepreneurs ?

Je ne peux pas me prononcer pour le cas des entrepreneurs créateurs.

Pour celles et ceux qui veulent s’orienter vers la reprise de PME, au-delà du nécessaire enthousiasme qu’il faut avoir pour la société que vous reprenez, il faut avoir en tête qu’il y a besoin de convaincre un vendeur et, si nécessaire des actionnaires investisseurs, que vous êtes la bonne personne. Pour cela, il faut pouvoir démontrer un peu d’expérience. Il s’agit donc de se construire un parcours cohérent : par exemple, diriger une BU dans un groupe ou diriger une petite structure. 

Par rapport aux tâches à réaliser au quotidien, Il faut faire preuve de polyvalence. Dans une PME vous n’avez pas de services centraux qui gèrent vos problèmes, c’est à vous de les régler. Au-delà de la compétence technique, il ne faut donc pas être rebuté par les aspects de développement : dans une PME, le premier commercial et le RH, c’est le patron.

Personnellement, j’ai senti le besoin de faire une formation complémentaire, avec un MBA à l’INSEAD. Cela m’a aidé dans mon parcours d’entrepreneur-repreneur. Elle m’a permis de renforcer mes bases dans des matières où je ne me sentais pas compétent, comme le marketing ou la finance d’entreprise. Elle m’a aussi permis d’interagir avec des personnes de tous horizons aux parcours professionnels souvent remarquables. En travaillant au quotidien avec ces personnes, je me suis aperçu que ce qu’il me manquait, plus qu’un savoir-faire technique, c’était un peu de confiance en soi et une certaine audace. Cette parenthèse m’a fait réaliser que je m’imposais une sorte d’auto-censure et m’a permis de me convaincre que j’avais les qualités pour me lancer dans un projet de reprise.


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