Retour sur le colloque de l’AX 2017 avec le JTX
Dans le cadre de la troisième édition de son colloque annuel, l’AX a invité des acteurs du monde de l'entreprise, de la recherche, de l'économie et de la politique à débattre des stratégies à mettre en œuvre pour renforcer la compétitivité française. Les tables-rondes et les échanges avec les participants ont été l’occasion, pour la communauté polytechnicienne, d'insister sur l'importance de l'ouverture au monde global et de l'attention à la société.
Patrick Pelata X74, président de Meta Consulting LLC, a commencé par dresser un état des lieux des forces et des faiblesses du pays selon une approche comparative. Il a rappelé que la France devait embrasser les deux révolutions qui se profilent, celle de l’âge 2.0 des machines et celle des énergies vertes, tout en
soulignant la nécessité de veiller à « une redistribution plus égalitaire de la valeur » pour préserver le modèle de nos sociétés.
Redistribution de la valeur
Francis Kramarz X76, professeur à l’Ensae et directeur du CREST-INSEE, Gilles Benhamou X74, PDG d’Asteelflash, et Guy Maugis X73, président de la chambre de commerce et d’industrie franco-allemande, ont ensuite insisté sur l’importance d’améliorer la pédagogie, le dialogue social et la relation client-fournisseur pour dynamiser le secteur de l’industrie. Les politiques publiques en matière de formation et de logement doivent aussi faciliter les mobilités, tant professionnelles que géographiques.
Stratégies mercantilistes et management horizontal
Pour Pierre-Noël Giraud X67, professeur d’économie à Mines ParisTech et Dauphine, il y a un enjeu crucial à garder, sinon attirer, les emplois nomades, hautement qualifiés, dans les territoires si on ne veut pas que les inégalités se creusent. Pour cela, il faut mettre en place, non pas des mesures protectionnistes, mais des stratégies mercantilistes fondées sur le principe de réciprocité entre pays et groupes industriels, au niveau de l’Europe – le seul échelon pertinent. Marwan Lahoud X83, président d’OT Morpho, a fait observer que c’est sans doute en gardant sur notre territoire les centres de décision qu’on défend le mieux les intérêts français. Anne Leitzgen, présidente du Groupe Schmidt, a ajouté que la création de valeur passait également par un travail sur la culture managériale, qui doit être plus horizontale et faire plus de place au plaisir et à la bienveillance.
Influence européenne
Pour Jacques Biot X71, président de l’École polytechnique, il faut continuer « à former de très bons hauts fonctionnaires qui comprennent les problématiques industrielles tout en garantissant la protection des citoyens ». Selon Nicolas Tenzer, président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique de Sciences Po, « prudence et ambition doivent être les leviers fondamentaux de notre action à l’international ». Enfin, Fabienne Keller X79, sénatrice du Bas-Rhin, a souligné la nécessité de travailler sur « la présence des experts français dans les institutions européennes ». La marque France doit rester porteuse d’une image d’avenir et d’innovation en alliant les énergies de ceux qui ont un parcours mondialisé et de ceux qui ont une mission de service public.
Après avoir remis le Prix Dargelos 2017 à Éric Cancès X89, directeur du laboratoire commun de mathématiques appliquées École de Ponts-Inria, pour l'ensemble de ses travaux de recherche, Bruno Angles a conclu la séance en soulignant la tonalité optimiste des discussions de cette année, en revenant sur l'importance de l'ouverture au monde et en encourageant chacun à s’impliquer dans le débat public.
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