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Alain Laraby - 17.06 - Appréhender le droit constitutionnel occidental en mathématicien géomètre

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Appréhender le droit constitutionnel occidental en mathématicien géomètre: 

« Des diagrammes » décrivant des îlots de stabilité et d'évolution du droit constitutionnel moderne.

 

Alain Laraby, 17 juin 2024

 

La géométrie du géomètre est ici entendue au sens très large (géométrie classique rigide, géométrie souple ou topologie, géométrie différentielle, géométrie des systèmes dynamiques). Un des fondateurs du groupe Bourbaki, Jean Dieudonné, n’hésita pas à souligner, au XXe siècle, sa domination universelle, lors d’une intervention orale à l’Ecole normale supérieure d’Ulm le 9 mars 1981 :  

Peut-on dire que la géométrie a perdu son identité ? Je pense au contraire qu’en éclatant au-delà de ses étroites frontières traditionnelles, elle a révélé ses pouvoirs cachés, sa souplesse et sa faculté d’adaptation extraordinaires, en devenant un des outils les plus universels et les plus utiles dans tous les secteurs des mathématiques. Et si quelqu’un parle de la « mort de la géométrie », il prouve simplement qu’il est complètement ignorant de 90 % de ce que font les mathématiciens aujourd’hui.

Nous appréhenderons le droit constitutionnel moderne via des « diagrammes », qui ne sont pas de simples figures, mais des « surfaces » sur lesquelles se meuvent des flèches (autrement des vecteurs), décrivant différents itinéraires, réels ou potentiels, continus ou discontinus, dans un ou plusieurs référentiels.


Contenu de la conférence


Les problématiques du droit constitutionnel moderne et de la science non moins moderne s’avèrent souvent récurrentes d’un champ d’étude à l’autre. Aucune de ces branches du savoir et de l’action ne peut faire assurément l’impasse des problèmes de stabilisation, d’invariance, d’extrêmalité (principe de moindre action), et d’asymétrie locale aboutissant à des bifurcations et des émergences.

Les diagrammes retenus pour l’exposé ne sont point des métaphores, mais des analogies jouant le rôle de pont (bridge). Il ne s’agit pas de transporter les propriétés de la science en droit. Les diagrammes entrevus se situent entre, - « overarching », d’une part la science, et d’autre part le droit des constitutions.  

(overarching a un sens fort en anglais : l'adjectif signifie littéralement qui forme un arc, qui enjambe ; il désigne aussi ce qui est global, prédominant, fondamental.)

Autrement dit, les diagrammes dont il s’agit sont des objets dynamiques, des objets inter-objets, catalyseurs et transitionnels, qui ont une valeur heuristique, source d‘étonnement et d’éclaircissement.

Ces objets peuvent être très élémentaires comme le triangle (et le tétraèdre) le cercle (ou la sphère), vus toutefois du point de vue topologique, sujets autrement dit à des déformations sans déchirure ni coupure. La vedette en la matière est le tore, à un ou plusieurs trous, sur lequel peuvent circuler des géodésiques décrivant différents types de périodicité. Des nœuds toriques sont aussi envisageables.

D’autres objets seront un peu plus sophistiqués. Sans tomber dans un inventaire à la Prévert, qui n’aurait ni queue ni tête, on exhibera, si le temps imparti le permet, des diagrammes « spatialisant » en droit des modes de raisonnement aussi variés que le laplacien et son corollaire la fonction harmonique, l’hamiltonien également, ainsi que la présence de groupes algébriques, des graphes, des apports de la relativité galiléenne et einsteinienne sans oublier certains aspects de la mécanique quantique. 

La notion de tenseur constitutionnel pourra sans doute intriguer plus d’un assistant.

 

Biographie


Alain Laraby était encore récemment consultant et administrateur de société dans le domaine de l’énergie. 

Pendant près de cinq ans, au sein du Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie du Quai d’Orsay, il fut en charge notamment des dossiers de justice internationale et transitionnelle. Dans ce cadre, il rédigea des Lignes directrices pour le Ministère des Affaires étrangères sur la justice transitionnelle dans le monde. Comme diplomate, il entreprit diverses missions à l’étranger, en Afrique du Sud, de l’Est et de l’Ouest, en Europe et en Amérique. 

Avant d’entrer au Quai d’Orsay, il fut avocat à la Cour de Paris et solicitor à Londres (membre de la Law Society). Son domaine d’intervention fut l’anti-trust communautaire dans lequel il fut amené à négocier avec la Commission européenne. Parallèlement, Il fut Expert visitor pour diverses organisations internationales effectuant des missions et formations de hauts fonctionnaires, juristes et hommes d’affaires, en particulier en Europe, en Afrique (RDC, Burkina Faso, Sénégal) et au Moyen-Orient (Liban). Alain Laraby fut également médiateur, accrédité auprès du London Chartered Institute of Arbitrators.

Antérieurement enfin, il fut assistant de droit à l’Université de Paris, et assistant parlementaire au Sénat français pendant deux ans, rédigeant discours et propositions de loi et recevant des lobbyistes.

Intervenant à Sciences Po (Paris) dans le cadre de la formation continue, Il enseigne toujours, en français ou en anglais, la négociation et le lobbying à la lumière de la théorie des jeux, ainsi que les techniques de médiation dans des institutions françaises et étrangères. 

Il écrit dans diverses revues littéraires, politiques et philosophiques, dont la revue numérique Up’ magazine, axée sur l’innovation. En raison de sa culture scientifique, il collabore occasionnellement à diverses institutions (Institut Henri Poincaré) et revues mathématiques (Quadrature pendant une dizaine d‘années ; La Jaune et la Rouge de l’Ecole Polytechnique, une fois en 2012 lors du centenaire d’Henri Poincaré). Quatre de ses ouvrages (Le facteur de production invisible, Breveter l’inhumain, Tartufferie et misanthropie économique, L’innovation en politique étrangère) ont déjà été publiés par Up’ éditions, diffusés par Amazon.

Un article, consacré à la médiation nord-américaine (et anglaise), a été publié en 2019 aux éditions Dalloz dans un livre collectif sur La Médiation. Un autre, plus récent, intitulé La philosophie du droit des exilés, est paru dans la revue Intentio, n°3, 2022, du Centre Gilles Gaston-Granger de l’Université d’Aix-en-Provence. Un autre encore, Voir, c’est savoir (recourant, dans l’étude de la politique, en particulier à la  théorie des singularités génériques en topologie différentielle, est en cours de publication.

Alain Laraby est docteur en droit public.

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