IA et emploi : qui en profite, qui doit s’adapter ? Tour d’horizon de trois publications récentes

On parle beaucoup d’intelligence artificielle (IA) autour des questions d’emploi, ce qui exacerbe les passions avec les tenants du « pour » et du « contre ». Sans prétendre à l’exhaustivité sur un tel sujet, voici quelques indices, au travers de trois publications récentes.

Le journal Les Échos vient de faire paraître le 6 septembre 2025 un article intéressant intitulé : L’IA ne vole pas votre emploi… sauf si vous avez moins de 25 ans. Il relaie une étude de Stanford mettant en évidence une baisse de 13 % d’emploi pour les jeunes de 22 à 25 ans dans les métiers exposés. Il s’agit de façon assez intuitive au premier chef des développeurs et acteurs du service client. Le phénomène s’estompe lorsque l’on peut mettre en avant une réelle expérience, au-delà de connaissances théoriques. Sans surprise cela favorise les acteurs confirmés. De même dans les emplois où l’IA sert à augmenter et non pas à remplacer.

Un appel probablement à ne pas nous ramollir en faisant une confiance aveugle à l’IA.

De façon concomitante, le magazine Forbes a fait paraître le 19 septembre 2025 un article intitulé : Plus d’un tiers des emplois du secteur public sera transformé par l’IA dans les prochaines années. Ce magazine relaie une étude du cabinet Roland Berger.

À y regarder de près, il y a cependant de bonnes nouvelles : environ 22 % d’emploi pourraient être augmentés, car l’IA introduira de nouvelles fonctions ou prendra en charge des tâches annexes, notamment dans les métiers de l’administration, des relations publiques ou de l’enseignement. L’IA apporte déjà une assistance notable dans les métiers de la santé.

À contrario, certains emplois pourraient être entièrement automatisés, voire disparaître.

Les métiers d’ingénieurs ne devraient probablement pas être affectés négativement. À nous cependant de veiller à notre entourage, notamment dans le cadre des responsabilités du manager. Si transformation il doit y avoir, il faut qu’elle embarque le plus grand nombre, à tous les niveaux.

Enfin, précédemment, en avril, Randstad avait fait paraître L’impact de l’IA générative sur le recrutement. Plusieurs ateliers organisés par AX Carrières, et par d’autres associations d’alumni, ont déjà été consacrés à ce sujet important pour l’emploi. Le recours à l’IA va progressivement devenir une norme dont il vaut mieux comprendre les codes et les attendus.

Plus de 80 % des recruteurs y auraient déjà eu recours. Quand aux demandeurs d’emploi, plus de la moitié lui font confiance pour améliorer leur CV et leur lettre de motivation.

En premier lieu, l’IA devrait permettre au recruteur de mieux identifier ses besoins en compétences et en emplois. À condition de fournir au préalable les bonnes données et d’avoir du recul sur les réponses. L’IA pourra aussi aider à mieux rédiger les offres d’emploi qui, pour certaines, revêtent un caractère un peu hermétique. Elle peut aussi permettre de mieux analyser les candidatures, toujours en complément d’un travail manuel de la part des équipes RH, et de présélectionner les candidats à recevoir en premier. S’il n’est vraiment pas souhaitable de confier la totalité du processus de recrutement à une IA, elle peut cependant aider à orienter les questions pertinentes. Enfin, il semble que l’IA puisse apporter une aide à l’intégration des nouveaux embauchés, en leur fournissant de meilleures données sur leur environnement et les formalités nécessaires.

Il s’agit donc d’une approche qui n’élimine pas l’humain mais permet une assistance. À nous de savoir l’utiliser.

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