L’enseignement supérieur face à l’urgence de souveraineté industrielle : qu’en a dit l’AX à l’Assemblée nationale
Le 22 septembre, des délégations de l’AX, d’Arts et Métiers alumni et de l’association Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), ont été auditionnées lors d’une table ronde de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du rapport du député Portier, récemment ministre délégué auprès de la ministre de l’Éducation nationale sous le gouvernement Barnier, sur le projet de loi de finances 2026, autour de la question « L’enseignement supérieur français répond-il à l’urgence de souveraineté économique et industrielle ? ». Le champ d’appréciation était vaste : industrie lourde, énergie (nucléaire, électricité), innovation, numérique (notamment intelligence artificielle), chimie, industrie pharmaceutique, défense, ingénierie au sens large.
La discussion se déroulait à partir d’une quinzaine de questions portant sur le contenu des enseignements, la promotion des métiers de l’industrie au sein de nos grandes écoles d’ingénieurs, la proportion de jeunes diplômés qui s’engageaient dans la filière industrielle, mais aussi sur des considérations plus générales sur les causes vraisemblables du déficit d’attractivité des métiers industriels.
D’après les chiffres de l’Enquête Premier Emploi 2025, réalisée auprès des diplômés de la promotion 2018 du cycle ingénieur, la moitié des jeunes polytechniciens choisit de démarrer sa carrière en entreprise. 63 % d'entre eux travaillent dans l’informatique, l’industrie ou le numérique, et les trois-quarts travaillent en France. Cette étude met en lumière une insertion professionnelle rapide, des opportunités diversifiées et un appétit fort du marché du travail pour les jeunes diplômés de l’X, indicateurs qui témoignent de la capacité de l’enseignement supérieur et en particulier des grandes écoles à s’adapter à la transformation du monde.
Les intervenants ont néanmoins partagé le constat que l’industrie française, malgré ses axes forts (nucléaire, spatial, luxe, pharmacie, agroalimentaire…), peine à attirer les talents autant qu’il faudrait. Les métiers industriels souffrent, à tort ou à raison, d’une part d’une image de rusticité qui a dérivé par rapport aux standards actuels de conditions de travail, et d’autre part d’une compétition internationale qui font reculer la part de l’industrie en France. Les représentants de l’AX ont cependant insisté sur son potentiel : « Ce sont des carrières passionnantes, internationales, porteuses d’innovation et d’aventure humaine ». Avec 13 % de l’activité nationale, l’industrie reste un pilier. Pas de grand pays sans une industrie forte. « La France est un pays de scientifiques et de bâtisseurs », rappellent les alumni, appelant à un écosystème industriel robuste pour inverser la tendance.
Un défi à relever avec chacun de vous : convaincre les jeunes de s'y engager, et les jeunes femmes tout particulièrement, pour lesquelles il y a à la fois urgence et un grand potentiel.

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