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Parcours d’Alumni : Anne Catherine Tchokonté (X07), directrice générale d’Orange Money Cameroun

Interviews & Parcours d'alumni

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03.29.2023

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Diplômée de la promotion X07, membre du groupe X Afrique au Féminin, lauréate des classements Choiseul Africa et Young Leader de la French-African Foundation, Anne Catherine Tchokonté est directrice générale d’Orange Money Cameroun.

Dans cette interview, elle nous parle de son arrivée à l’X, revient sur son parcours après l’École, sur ce qui la motive dans son métier et sur ses engagements personnels. 

Bonne lecture ! 


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Anne Catherine. J’ai grandi au Cameroun. Après mon baccalauréat à Yaoundé, je suis allée en classes préparatoires au lycée Saint-Louis à Paris. J’ai ensuite intégré l’École polytechnique, puis l’École des ponts et chaussées en quatrième année.

Je suis fortement engagée pour le développement économique et social de l’Afrique. C’est un engagement qui a été salué par des distinctions de lauréate du Choiseul Africa 2022 et de Young Leader 2021 de la French-African Foundation. 

Sur le plan professionnel, je m’investis depuis 2012 dans des secteurs qui vont améliorer le quotidien des populations africaines : d'abord dans l’énergie, l’agriculture, l'éducation et aujourd'hui dans le numérique et la microfinance. Cela m’a permis de développer une connaissance profonde des enjeux de ces secteurs avec des projets menés en interface avec une vingtaine de pays africains. 

Sur le plan personnel, j’écris depuis 2019 des histoires pour enfants inspirées d’Afrique. En février 2022, l’une de ces histoires a été finaliste d’un concours organisé par Netflix et l’Unesco sur le thème des contes africains réimaginés. Par ailleurs, j’ai un engagement associatif pour la promotion d’un label Study in Africa via une plateforme d’orientation sur les études supérieures en Afrique.

Pourquoi as-tu choisi l’École polytechnique ?

C’est plutôt l’un de mes frères aînés qui a choisi l’École polytechnique pour moi… Il a intégré Télécom Paris quand j’étais en classe de seconde à Yaoundé, au Cameroun. J’ai le souvenir d’un appel qu’il a passé à la maison pour nous annoncer ses résultats de concours. Ce jour-là, il m’avait dit : « Si j’ai eu Télécom Paris, toi, tu iras à l’X. » Ce sont des mots qui sont restés gravés dans ma mémoire. Et je lui en suis infiniment reconnaissante.

Dans les années qui ont suivi, j’allais souvent sur internet pour me documenter sur l’X. Et je dois avouer que le campus de Palaiseau avec son lac, le Grand Uniforme, nos traditions, les carrières de nos illustres camarades n’ont fait que renforcer mon rêve d’intégrer l’École. 

Comme pour beaucoup, mes années de prépa ont été difficiles. Le soutien de ma famille, qui voyait en moi des capacités dont j’ai douté plus d’une fois, a fait une énorme différence.

Quel est ton plus beau souvenir à l’X ?

Mon plus beau souvenir de l’X est ma participation au défilé du 14 juillet 2009 sur les Champs-Élysées aux côtés de mes camarades de promotion. 

Le défilé était l’aboutissement de plusieurs séances d’entraînement. Comme chaque année, la France avait invité une armée étrangère pour le défilé militaire. Et cette année-là, l’Inde avait été conviée. L’un des entraînements s’était terminé en danse sur un air de Bollywood. Un très beau moment de communion culturelle. 

Peux-tu revenir sur ton parcours après l’École ?

Après l’École, j’ai commencé ma carrière chez Areva (devenu Orano) sur le site du Tricastin (3 000 salariés, 2 000 sous-traitants). J’étais chargée de mission auprès du directeur du site et chargée de projet. Puis, j’ai fait du marketing stratégique à la direction commerciale d’Areva. 

L’appel de l’Afrique se faisant de plus en plus fort, j’ai rejoint le groupe marocain OCP à Casablanca comme business development manager pendant quatre ans. La vision du PDG, Mostafa Terrab, était de contribuer au développement durable de l’agriculture africaine. À cette occasion, mon équipe a piloté l’ouverture d’une douzaine de filiales africaines.

J’ai ensuite été approchée par Orange Afrique et Moyen-Orient pour rejoindre la Direction des services financiers mobiles avec en parallèle un rôle de project management officer sur un projet de licence greenfield en Éthiopie.

Quel est ton métier aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis la directrice générale d’Orange Money, opérateur leader du paiement mobile au Cameroun. 

Je conduis une équipe de 60 personnes. Nous avons 10 millions de clients. Le service a démarré en 2011 et est désormais disponible auprès de plus de 100 000 points de distribution. En 2022, nous avons obtenu un agrément d’établissement de paiement qui nous permet de fournir nos services de façon autonome.

Orange Money est le porte-monnaie électronique que le groupe Orange offre à ses clients dans 17 pays en Afrique et au Moyen-Orient. Ce porte-monnaie électronique permet à des populations non bancarisées d’effectuer quotidiennement des transactions financières de diverses natures à partir de leur téléphone portable : dépôt, retrait, transfert, paiement, obtention de crédits, etc. 

Le Mobile Money est un moteur majeur de l’inclusion financière et son histoire est celle d’une innovation africaine pour répondre à des problématiques africaines.

Pour information : en 2021, le Cameroun a une population de 27 millions d’habitants, dont 16 millions ont plus de quinze ans, et un produit intérieur brut de 45,3 milliards USD (données de la Banque mondiale).

Qu’est-ce qui te motive dans ta vie professionnelle ?

Mes expériences professionnelles se sont faites dans l’énergie, l’agriculture, l'éducation et aujourd'hui dans le numérique et la microfinance. Ces secteurs d’activité ont en commun d’être des secteurs clés pour l’Afrique. 

À titre personnel et professionnel, ma principale motivation est de contribuer à révéler le potentiel de l’Afrique face à ses nombreux défis.

Je rêve d’une Afrique mieux intégrée dans les chaînes de valeur mondiales, dont la parole aura du poids à l’échelle internationale ; dont le quotidien des habitants ne cessera de s’améliorer avec un meilleur accès aux soins, à l’éducation, à des opportunités économiques ; et qui saura tirer parti de sa démographie, de ses femmes et de sa jeunesse.

Un message aux jeunes et moins jeunes de la communauté polytechnicienne ?

À nos camarades, je dirais que le label de l’X est un excellent point de départ dans la vie professionnelle. Soyez conscients de votre privilège qui est aussi une responsabilité. 

Les enjeux de notre monde sont démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, énergétiques, géopolitiques, etc. Notre génération a l’embarras du choix en termes de causes à défendre et d’engagements à prendre.

Prenez le temps de trouver quelle direction vous souhaitez donner à votre vie. Prenez le temps de donner du sens à ce que vous faites, et soyez excellents dans toutes vos entreprises pour atteindre vos objectifs.

L’autre réalité est que vous devrez relever une multitude de défis. Vous aurez des moments de doute, des échecs. Retenez simplement que cela fait partie de l’aventure, apprenez de vos erreurs, de celles des autres et avancez !

 


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