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Massil Achab (X2010) : Transmettre en Algérie ce que j’ai appris à l’X

Interviews & Parcours d'alumni

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03.18.2020

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Massil Achab (X2010) est algérien, français et canadien. Ses trois nationalités témoignent du parcours de sa famille où rayonnent les sciences et la culture berbère, dont il se sent l’héritier reconnaissant.


Découvrez son interview, parue dans La Jaune et la Rouge du mois de mars 2020.


J’ai vu que tu avais trois nationalités, algérienne, française et canadienne. D’où viens-tu ?

Je suis né en France, à Paris. À l’âge de deux ans, ma famille et moi avons émigré au Canada, à la recherche d’une situation plus stable. En théorie, nous devions y rester un an mais nous y sommes restés huit ans, à cause de la situation sécuritaire en Algérie au début des années 90. Nous sommes revenus pour nous rapprocher de la famille de ma mère qui habitait principalement la France et l’Algérie. À notre retour, nous avons vécu un an dans le sud de la France, dans un village de l’Aveyron, où mon frère et moi étions non seulement les deux seuls élèves d’origine algérienne mais également les seuls à parler avec l’accent québécois ! Ensuite, nous sommes arrivés pour le collège et le lycée en région parisienne dans le Val-de-Marne. Puis je suis allé en prépa à Saint-Louis, et ensuite à Polytechnique.


Comment se sont passés tes premiers pas sur le platâl ?

Après trois ans de prépa, on découvre le plateau vêtu d’un jogging bleu et de chaussures grises, dans une tenue complètement impersonnelle, en face d’officiers qui nous apprennent les chants militaires et l’ordre serré, ainsi que les pompes, le gainage et la chaise. Les deux premiers jours sont bizarres puis il faut le prendre comme un jeu et se dire que ça n’a qu’un temps. Globalement, ça s’est très bien passé car le fait d’être dans cet accoutrement permet de casser complètement les clivages sociaux. Je me suis fait plusieurs amis parmi des élèves venant de Sainte-Geneviève, une prépa que je ne connaissais alors que pour sa rigueur et sa discipline. Si nous n’avions pas été mis ensemble dans la même tenue, à faire ces activités au quotidien, nous aurions probablement été moins proches à la fin. Je garde contact encore aujourd’hui avec des camarades rencontrés justement pendant ce mois d’intégration fin 2010. Cela noue des liens de vie au-delà des clivages ou des séparations qui existent dans la société.

Dans la section foot, nous étions tous très proches et nous entendions globalement très bien. Les cours étaient très intéressants mais, ce que je retiendrai le plus, c’est l’aspect humain, le fait de vivre ensemble, d’avoir des activités ensemble, de faire du sport ensemble et rencontrer les gens en dehors des salles de classe. Mes amitiés les plus fortes se sont nouées pendant cette période de la prépa et de l’École.


Que fais-tu actuellement ? 

Je suis développeur informatique dans le secteur de la blockchain : une technologie qui facilite la désinter­médiation lors de transactions financières, et permet de repenser l’architecture du monde de la finance actuel. À moyen terme, j’aimerais utiliser ces connaissances pour fonder une entreprise dans le domaine du paiement en Afrique, en commençant par l’Algérie. Des problèmes peuvent être résolus de manière simple. Pour payer une facture, pour payer l’assurance, on est parfois obligé de se déplacer dans la succursale en question. Les habitants des villages kabyles par exemple doivent se rendre à Tizi Ouzou pour régler leurs factures alors qu’ils pourraient aller chez leur marchand de journaux, qui pourrait attester avoir reçu le paiement d’une facture et le notifier au destinataire. De nombreux problèmes concrets peuvent être résolus en appliquant des solutions qui ont fait leurs preuves ailleurs. Dans quelques années, j’aimerais faire cette transition, travailler sur des sujets techniquement moins compliqués mais ayant plus d’impact sur la vie concrète des gens.


Si moi je ne prends pas le risque de transmettre en Algérie tout ce que j’ai appris ici, qui va le faire ?


Lisez  l'intégralité de l'interview sur le site web de La Jaune et la Rouge.

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